Réussir les oraux des concours

Réussir les oraux des concours

 

« Dédramatiser l’enjeu  », c’est le premier conseil de Laurent Lesavre, professeur de communication et de théâtre à GrenobleEcole de Management (GEM), au sujet des oraux des concours. Chaque année, il participe aux jurys de l’école, composés en général d’un enseignant et de deux représentants du monde professionnel. Bien conscients du stress des candidats, les examinateurs s’attachent à les rassurer  : « Nous souhaitons les mettre dans un état de confort pour qu’ils se sentent bien,souligne Laurent Lesavre. Par exemple, je vais les chercher dans la salle, je les salue, j’essaie l’humour, juste ce qu’il faut…  »La bienveillance est la règle  ; les tentatives de déstabilisation, les questions pièges semblent relever d’un passé lointain.

 

De leur côté, les candidats se doivent de ne pas négliger leur apparence. Costume pour les garçons et tailleur pour les filles sont souvent attendus dans les écoles de commerce, moins dans les écoles d’ingénieurs. A éviter cependant  : les tenues inconfortables, comme une cravate trop serrée, des talons trop hauts, etc.

Si la tenue n’est pas coutumière, le comportement, lui, doit rester authentique. Lors de l’entretien individuel, des candidats trop bien préparés donnent parfois le sentiment d’un formatage qui les dessert. Juliette Bugnon, ancienne étudiante de l’Essec, confie : «  On peut exprimer ce que l’on est, et l’assumer. Moi, j’ai parlé de BD  ; un autre camarade qui faisait des arts du cirque a jonglé…  ». Alors qu’elle était élève de troisième année, elle a participé au jury. Elle explique  : «  L’idée de l’entretien, c’est de donner au candidat l’occasion d’exprimer sa motivation, de parler de lui. Les jeunes qui arrivent à ce stade ont tous un niveau académique très bon, mais on cherche des gens avec une personnalité, des choses à dire, qui savent convaincre.  »

Pour se préparer, elle conseille aux étudiants pendant l’année précédant le concours de noter dans un petit carnet les films, les livres ou les voyages qu’ils ont appréciés et d’indiquer pourquoi. Laurent Lesavre, lui, donne une autre recette  : «  S’il y avait un seul conseil à donner à un candidat, ce serait de faire un bilan personnel auprès de ses amis, sa famille, pour savoir ce qu’ils pensent de lui, de son caractère, et d’accepter cette rencontre de lui-même.  »

Hors des sentiers battus

Du côté des écoles d’ingénieurs, l’approche est souvent un peu différente ; l’entretien individuel n’est pas toujours pratiqué. Les oraux portent en général sur les matières scientifiques et comprennent aussi parfois des travaux pratiques. «  On a tendance à penser que les candidats timides vont être pénalisés. Or ce n’est pas le cas. Ils peuvent être intimidés au début, mais s’ils ont des compétences scientifiques et s’expriment de manière correcte et claire, ils peuvent obtenir une excellente note  », assure Gérard Aka, professeur à Chimie ParisTech. Lors de l’épreuve des travaux pratiques (TP), qui regroupe quatre candidats pendant trois heures (avec un sujet pour chacun), c’est l’esprit d’initiative qui est valorisé. « Le jury n’attend pas une restitution des connaissances apprises sur le bout des doigts, mais une capacité à extraire des données, à les analyser et à proposer des manipulations  », détaille-t-il.

Selon les écoles, d’autres types d’oraux peuvent être proposés, sortant des sentiers battus. Outre un entretien sur une thématique donnée, GEM prévoit par exemple une «  interview  » de l’un des membres de jury par le candidat. La finalité ? «  Faire connaissance, avoir une conversation enrichissante en apprenant quelque chose, répond Laurent Lesavre. On évalue la capacité d’écoute, d’adaptation et d’attention du candidat. Il a le droit d’être ignorant, mais il doit éviter de poser des questions sans écouter les réponses. »

L’Ecole supérieure de commerce (ESC) Clermont organise un entretien individuel en partenariat avec le festival international du court-métrage qui se tient chaque année dans la ville. Les candidats visionnent un film qu’ils restituent ensuite. «  Cela les conduit à défendre un sujet, exprimer leur opinion, analyser le parti pris du réalisateur  », explique Françoise Roudier, directrice de l’école. Le jury évalue l’esprit de synthèse, l’expression orale, les références culturelles, la curiosité…

Parallèlement, l’ESC Clermont mène un entretien collectif, pratiqué aussi par d’autres écoles. Six à huit étudiants abordent ensemble une problématique. «  Cet exercice donne des informations complémentaires sur leur sociabilité, leur affirmation de soi, leur créativité  », précise Françoise Roudier. Un peu atypiques, ces oraux soignent aussi l’image de l’école auprès des candidats. Car l’école cherche, elle aussi, à leur plaire  ; un oral réussi, c’est une forme de séduction réciproque…

D’autres articles consacrées aux oraux des concours des grandes écoles sont à lire dans notre dossier spécial.

  • Diane Galbaud

Source de l’article : http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/05/17/pour-reussir-les-oraux-des-concours-restez-vous-meme_4920628_4401467.html#vefG9ph4RivsvPeT.99

 

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